
Chapitre 1 : L'Appel du Samouraï
Dans une ère lointaine où le fer et le courage régnaient, la Forteresse de Fer se dressait fièrement au-delà des vastes plaines de Raegmore. Symbole d'une bravoure désormais étiolée par le vent du temps, elle était le cœur battant d'un royaume autrefois uni par la loyauté et l'honneur. C’est à l’ombre de ces imposantes murailles qu’habitait Lorenzo, un samouraï dont le cœur brûlait d’un feu inébranlable de justice et de détermination.
Par un matin où l’aube peinait à percer les lourds nuages de brume, une clameur se répandit comme un venin. L’emblème royal, joyau scintillant de paix et d’équilibre, avait disparu, laissant un royaume abasourdi et ébranlé. Lorenzo, se tenant sur la crête de la colline abaissant légèrement la tête en signe de réflexion, ressentit l’appel pressant de l’action. Restaurer l’honneur de la Forteresse de Fer devenait une mission imprévue qu’il devait accomplir.
Le village s’agitait sous l’urgence de la nouvelle, mais Lorenzo, imperturbable, se dirigea d'un pas décidé vers l’atelier de Maître Hironobu. Ce forgeron au regard aussi perçant qu'une lame était célèbre non seulement pour ses épées légendaires, mais aussi pour ses stratégies et conseils avisés.
"Maître Hironobu," commença humblement Lorenzo en s’inclinant respectueusement, "je viens quémander votre sagesse et votre art."
Le vieux forgeron, les mains maculées de la patine du métal, hocha la tête. "Lorenzo, il est des temps où le métal et le cœur doivent résonner à l'unisson. Viens, nous avons à discuter." Il l'invita à entrer dans son atelier plein à craquer d’outils et d’armes étincelantes.
Alors que Maître Hironobu commençait à forger un plan, un frisson parcourut l’atelier. Une petite souris brune, répondant au nom de Muriel, se faufila avec agilité entre les marteaux et les enclumes. Muriel avait l’habitude d’écouter les discussions des hommes en secret, et cette fois-ci n’était pas une exception.
"Je… J’ai vu quelque chose !" s'exclama-t-elle d'une voix aiguë mais déterminée, plantant ses yeux vifs dans ceux du samouraï. Lorenzo, surpris par cette intrusion, se pencha. "Dis-moi, petite Muriel, que sais-tu de cet emblème perdu ?"
Encouragée, Muriel fit preuve de grande perspicacité. "J’ai vu l’emblème royal emporté dans les ténèbres de la forteresse, vers un séjour caché. C’est un endroit que peu de créatures osent nommer, mais je suis prête à te mener sur le bon chemin."
Lorenzo, sentant l’étau du destin se resserrer, acquiesça avec gratitude. "Alors, que ce soit ainsi," dit-il. "Nous allons le retrouver ensemble."
Maître Hironobu posa une main rigide sur son épaule. "Rappelle-toi, Lorenzo, l'acier ne plie pas sous le poids de l’adversité, mais il ne faut jamais sous-estimer une alliée à fourrure ou le tranchant des mots bien placés. Ravenous de te voir risquer gros, voici le katana que j'ai forgé en prévision d'un jour comme celui-ci."
Avec une révérence solennelle, Lorenzo accepta l'arme, une lame nette qui scintillait avec l'éclat de mille soleils. Il savait que cette quête dangereuse ne se résumait pas seulement à retrouver un simple insigne, mais à raviver l’âme entière du royaume elle-même.
Armé de courage, d’esprit et d’une amitié improbable avec Muriel, le samouraï fit face aux murs sombres de la Forteresse de Fer comme un phare de détermination dans des nuées incertaines. Dans la danse de la destinée qu’il ne maîtrisait pas encore, chaque pas le rapprochait de la vérité et de l’épreuve que son cœur n'avait cessé d'attendre.