
Adrian est un petit garçon curieux et courageux. Il vit dans un village de tentes au bord d’un immense désert de sable doré. Chaque matin, il observe les dunes qui changent de forme et de couleur selon la lumière du soleil. Adrian rêve d’aventures, mais il est aussi un peu timide.
Un après-midi, alors qu’il joue près d’une petite oasis, il découvre un cygne blanc comme la neige. Le cygne ne fuit pas quand Adrian s’approche. Au contraire, il incline doucement sa tête et gazouille de petits sons joyeux. Adrian sourit et tend la main. Le cygne pose son aile sur son épaule. Ils deviennent immédiatement amis.
Ils passent la journée à regarder les libellules danser au-dessus de l’eau claire. Le cygne raconte une histoire muette par ses clins d’œil, ses petits battements d’ailes et ses ondulations sur l’eau. Adrian écoute avec émerveillement. Il ignore encore que cette amitié va bientôt être mise à l’épreuve.
Tôt le lendemain, un grondement lointain se fait entendre. Un dragon vert émeraude surgit des nuages de poussière du désert. Ses écailles scintillent comme des pierres précieuses. En un souffle de vent chaud, il attrape le cygne dans ses griffes puissantes et s’envole vers l’horizon brûlant.
Adrian reste figé, le cœur battant très fort. Il veut crier, courir, mais ses jambes tremblent. Puis, il serre les poings et se souvient des encouragements de sa mère : « Sois brave, mon petit. Parfois écouter son courage, c’est grandir. » Adrian prend une profonde inspiration. Il sait qu’il doit sauver son ami.
Il attrape une gourde d’eau et un petit sac de dattes. Il se lance à la poursuite du dragon au travers des dunes. Chaque pas enfonce ses pieds dans le sable chaud. Le soleil tape sur sa casquette. Adrian essuie le front et poursuit sa route, émerveillé par les silhouettes mouvantes des dunes et les oasis secrètes qu’il croise.
En chemin, il croise un lézard multicolore. Le lézard grimace et lui indique la direction d’une grotte sombre, tout au bout d’une dune gigantesque. Adrian remercie le petit lézard d’un sourire timide et repart plus déterminé.
Quand il arrive devant l’entrée de la grotte, il sent l’air frais et humide. Des gouttes perlent des stalactites. À l’intérieur, une lueur verte danse sur les parois. Il avance doucement, appelle le cygne : « Mon ami, sois courageux ! » Le cygne répond par un long cri triste.
Au fond de la caverne, le dragon dort sur un tas d’or et de coquillages rares. Le cygne est là, à ses pieds, penaud mais en bonne santé. Adrian hésite. Il pourrait s’enfuir. Mais il pense à leur amitié. Il avance à pas de loup et murmure : « Viens, ami, je suis là. » Le cygne lève la tête.
Le dragon ouvre un œil, puis l’autre. Il renifle l’air, intrigué. Adrian redresse la tête et dit d’une voix plus forte : « Laisse mon ami partir. Nous ne voulons ni trésor ni combat. Nous voulons juste rentrer à l’oasis. » Le dragon penche la tête. Il observe Adrian, puis observe le cygne.
Un silence s’installe. Soudain, le dragon se lève doucement. Il dépose le cygne sur le sol. Le cygne bat des ailes et file vers Adrian. Le dragon pousse un petit grognement amical, comme un rire grave. Il s’incline devant Adrian et s’éloigne, disparaissant dans les ténèbres de la grotte.
Adrian serre le cygne dans ses bras. Il rit de joie. Ensemble, ils sortent de la grotte et reprennent le chemin de l’oasis. Le soleil se couche, teinte le sable en rose et or. Quand ils reviennent au village, tout le monde les accueille en chantant. Les visages sont heureux.
Pour fêter leur retour, le chef du village offre à Adrian une plume de dragon argentée. Elle brille dans la paume de sa main. C’est un trésor précieux et unique. Adrian la glisse dans sa casquette, fier et confiant.
Cette nuit-là, Adrian s’endort en tenant le cygne contre lui. Il rêve de nouvelles aventures dans le désert, où l’amitié et le courage peuvent changer le monde.